La Phrase du Jour,

« c’est une décision grave qui anéantit un travail de longue haleine engagé en 1999, basé sur une large concertation et, ces derniers mois, sur une volonté d’ajustement de la charte. Cette prise de position condamne un ambitieux projet de préservation d’un patrimoine exceptionnel, voulu par la majorité des citoyens comme en ont témoigné, l’été dernier, les 90% d’avis favorables de l’enquête publique ».

J.Y Le Drian, Conseil Régional
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Parc naturel du Golfe : les premières réponses de la Région

MORBIHAN

La Région acceptera-t-elle les demandes de Vannes agglo quant au Parc naturel du Golfe ? La question a été répétée ce mercredi lors des vœux de Joël Labbé. Thierry Burlot, vice-président au conseil régional, y répond en partie.
Le ton se voulait « léger ». Les propos l’ont été un peu moins ce mercredi soir, lors des vœux du Syndicat intercommunal d’aménagement du Golfe (Siagm), organisme chargé de la mise en place du projet de Parc naturel du Golfe. « Je ne veux pas de discours grave mais il faut dire les choses », a expliqué le président du Siagm, Joël Labbé. Passage obligé de la soirée, le maire de Saint-Nolff est ainsi revenu sur la demande d’amendements du projet de Parc par Vannes agglo. Transmises à la Région, ces conditions sine qua non pour que l’intercommunalité vannetaise adhère au PNR n’ont toujours pas trouvé officiellement de réponses… depuis le 15 novembre. « Ce qu’on attend de la Région, c’est aussi qu’à un moment, les discussions s’arrêtent », a lancé Joël Labbé.
Enfin des réponses de la Région
La situation devient en effet complexe à démêler. Depuis plusieurs semaines, 18 des 38 communes participantes au projet se sont déjà exprimé sur leur adhésion au Parc. Quatre seulement ont refusé. Le hic ? Ces collectivités votent sur la base même de la charte que Vannes agglo demande à modifier. Se prononcer sur un projet que l’on sait toujours dans la balance ? La donne rend nombre d’élus locaux perplexes.
Une situation dont a conscience Thierry Burlot. Néanmoins, le vice-président de la Région chargé du PNR veut calmer le jeu. « Beaucoup de choses se disent mais elles ne sont pas toutes vraies… » Quelle sera le retour du conseil régional aux demandes de Vannes agglo ? L’élu breton apporte enfin des réponses plus précises. « Il n’est pas question de remettre en cause le projet de Parc tel qu’il a été voté, à l’unanimité, par la Région. Et notamment en termes d’urbanisme. »
Toutefois, le conseiller régional avance également que, si rien n’est fait, Vannes agglo refusera le projet de Parc. « Et sans l’intercommunalité vannetaise, il ne pourra pas se faire. » Depuis plusieurs semaines, des discussions ont donc cours entre le conseil régional et Vannes agglo afin de « trouver une porte de sortie ». Selon Thierry Burlot, ces négociations seraient même bien parties. « Je ne lis pas dans les discussions de non catégorique. »
Les débats se concentrent sur deux points majeurs. Le premier d’entre eux : la réalisation « d’un point 0 ». Sur son territoire, le PNR prévoit un potentiel foncier de 1 040 ha sur les douze prochaines années. Un chiffre irréaliste pour le maire vannetais et président de Vannes agglo, François Goulard. « Un tiers de ces hectares sont déjà consommés. Le projet de Parc se fonde sur une estimation datée de 2007. Le PNR ne sera pas en vigueur avant 2012. Il se sera passé des choses. On admet tous que l’on doit densifier nos territoires. Mais là, on se fonde sur des chiffres qui ne sont pas d’actualité. » Pour pallier cette difficulté, la Région entend mettre à plat l’espace consommé lors du lancement du Parc et ainsi parvenir à un chiffre au plus proche de la réalité. Une procédure d’ailleurs chaudement recommandée par l’enquête publique réalisée à l’été 2010 sur le Parc.
LA GOUVERNANCE, UN POINT CENTRAL
L’autre point majeur des discussions Vannes agglo-Région reste la gouvernance même du Parc. Qui décidera où on peut construire sur le territoire et qui appliquera cette décision ? Une question chère au cœur des élus, problématique pour l’intercommunalité vannetaise, « centrale » pour Thierry Burlot. « Il ne faut pas que la distribution des hectares se fasse à guichet ouvert, avec des premières communes bien servies et d’autres lésées… » Pour gérer l’espace disponible, la Région a ainsi proposé une gestion partagée entre le futur syndicat mixte responsable du Parc naturel et les Schémas de cohérence territoriale (Scot), documents d’urbanisme spécifiques à chaque intercommunalité. Grosso modo, le Parc se chargerait de définir les objectifs, les Scot de les appliquer. But du jeu : que chacun reste maître de ses fonctions et que tous aient leur mot à dire en termes d’aménagement du territoire. « La discussion que l’on tient avec François Goulard, c’est d’aboutir à une gouvernance qui mérite d’être précisée. »
Les négociations sont à l’heure où nous écrivons ces lignes bien avancées. Un projet de courrier, validant ces discussions, avait ainsi été rédigé il y a plusieurs semaines par la main de Thierry Burlot. Mais « on veut attendre d’être sûr de parvenir à la bonne formule ». En attendant, les communes, elles, continuent de voter…



Article du Mensuel Du Golfe du Morbihan

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